La demeure de François d’Aix de La Chaize

Sur votre gauche voici la chapelle catholique du cimetière et sur votre droite l’énorme mausolée d’Adolphe Thiers, c’est ici même que se dressait à l’époque la demeure du père François d’Aix de la Chaize.
En 1675, le père François d’Aix de La Chaize devient le confesseur de Louis XIV. Lieu de repos et de convalescence des Jésuites, de vastes travaux sont alors entrepris pour accueillir plus dignement le directeur de conscience du Roi.
Comme le monarque exige une habitation particulière pour son confesseur qu’il affectionne particulièrement, un petit château est érigé ici et grâce aux largesses royales, le jardin est embelli et agrandi.
De nombreux arbres sont plantés, des sources d’eau aménagées, un verger, des bosquets, des vignes sont plantées. Il faut s’imaginer la beauté du lieu, son calme, et toujours cette vue imprenable sur la capitale. Le père François d’Aix de La Chaize a de l’influence sur le vieux monarque, beaucoup même et rien ne lui résiste ! Le mont Louis devient alors le centre du pouvoir jésuite en France, un lieu où se trament et se dénouent les intrigues de la Cour. Toute la noblesse, le Tiers-état, le clergé, les ambitieux et courtisans en tout genre se pressent ici même pour demander audience au confesseur. Son frère, le comte de La Chaize y organise de grandes fêtes somptueuses.
Le lieu est connu de tous les Parisiens, tellement connu que lorsque bien plus tard quand le «cimetière de l’est» sera inauguré, la population le rebaptisera immédiatement «le cimetière du Père La Chaise» qui lui est enterré à l’église Saint-Paul-Saint-Louis!
Continuons notre balade en allant sur la tombe de Chopin.
Vous êtes en face des monuments, allez tout droit sur votre droite. Vous pouvez voir au passage, au tout début de la descente sur votre droite, la sépulture du peintre Géricault. Son gisant et le bas relief représentant son célèbre tableau le radeau de la méduse est réalisé par Etex. Nous allons prendre cette sépulture comme point de repère. Avancez dans l’avenue, comptez une dizaine de tombe et vous apercevrez sur votre droite un petit chemin avec à sa gauche la sépulture de la famille Darty . Prenez ce chemin et tournez immédiatement sur votre droite dans le chemin Talma.

En descendant un gisant nous saute tout de suite aux yeux : un homme allongé tient dans ses mains un masque qui représente le visage de sa compagne pouvant ainsi contempler pour l’éternité sa bien aimée. A ses pieds une épitaphe «Ils furent émerveillés du beau voyage qui les mena jusqu’à
l’éternité».
En face, un banc. Vous le voyez ? Asseyez vous dessus… c’est bon, vous êtes confortablement installé? Il n’est certainement pas d’origine mais il paraît que c’est ici que venait s’asseoir Guy de Maupassant pour distiller son absinthe.
Éméché, il interpellait les passants en leur montrant la tombe de Talma : «C’est une honte !! Vous ne regardez même pas la tombe de Talma! C’était l’acteur préféré de Napoléon!» (Tombe qui est juste sur votre gauche).
En descendant le chemin Talma, vous avez peut être remarqué un changement d’ambiance, un décor plus pittoresque. Nous sommes à présent dans la partie
la plus historique du cimetière. Alexandre Brongniart l’architecte du Père-Lachaise, souhaitait réaliser une nécropole aux allures de jardin à l’anglaise. Or ce terrain offre une singularité que n’ont pas les autres cimetières de Paris.
L’espace n’est ni plat, ni étroit et surtout cette colline aux pans accidentés conserve les bosquets, les allées des jardins du révérant François d’Aix de la chaize. Alexandre Brongniart superposera donc ses plans au jardin d’origine réalisant ainsi un véritable parc funéraire. Vous l’aurez compris nous allons à présent arpenter des allées, des chemins datant de la fin du XVIIeme siècle en commençant par certainement le plus prisé des visiteurs contemporains, le chemin Denon, car nous allons nous rendre sur la tombe de Chopin.
Continuez à descendre le chemin Talma puis tournez sur votre gauche ; vous êtes dans le chemin Denon. Avant d’atteindre la tombe de Chopin, vous allez successivement croiser : d’abord sur votre droite, une pyramide surmontée d’une boule blanche, c’est la tombe d’Edouard Branly, l’inventeur de la radioconduction puis, sur votre gauche, le peintre et sculpteur Arman. Le violon brisé sur sa sépulture représente ses nombreuses colères. Une plaque avec l’épitaphe « Enfin seul » a disparue. Puis, sur votre droite, le chanteur Mano Solo, à ses côtés une sépulture semblable, celle du réalisateur Claude Chabrol. Plus loin toujours sur la droite la statue de Denon l’égyptologue qui a participé à la campagne d’Égypte avec Napoléon. Ce fût aussi le premier conservateur du Louvre. A l’origine il portait dans ses mains un écritoire et un encrier, deux objets encore disparus. Enfin sur votre gauche une petite muse en marbre blanc, très certainement un petit attroupement que vous avez remarqué au loin… voici la sépulture de Chopin.